Comment effectuer l’entretien de base de son vélo ?
 

D'après un article publié dans " Velofcourse"

 
ENTRETIEN DU VELO
 
Le cyclisme est un sport suffisamment difficile pour ne pas négliger l’entretien de son vélo. Si en plus de lutter contre le vent et dans les côtes contre la pesanteur, il faut se battre avec un matériel mal réglé, c’est juste pas possible. Les désagréments auxquels je pense ici sont des craquements, des grincements, des frottements, des vitesses qui passent mal, des roulements qui manquent de fluidité, des pneus usés et/ou sous-gonflés, des roues voilées, des freins qui n’ont que le nom, etc, etc …
 
Un vélo réglé « aux petits oignons« , c’est quand même autre chose. De savoir son vélo nickel en tous points, c’est tout de même plus agréable; ça apporte de la satisfaction, et ça permet de se concentrer sur l’essentiel c’est-à-dire le pédalage.
Mais la maintenance de son vélo a ses limites, à moins d’être un vrai mécano dans ce domaine. D’autant que la complexité accrue des équipements sur le plan technique empêche – et empêchera de plus en plus à l’avenir la plupart d’entre nous d’intervenir directement sur nos vélos.
 Cependant, entre le simple coup d’éponge ou de chiffon sur le cadre et une maintenance éclairée, il y a de la place pour assurer soi-même l’entretien basique de notre fidèle destrier. Enfin, ce que je considère comme étant incontournable et que l’on peut sans difficulté effectuer de ses propres mains.
Voici mes conseils. La liste des points à traiter est assez longue, tout en concernant des interventions très simples. On passe ainsi, pour faire court, du nettoyage général du vélo aux roues, via la transmission et les freins.
Nettoyage général
 Mode de nettoyage
Premier conseil: éviter d’utiliser un appareil de nettoyage à haute pression, type Karcher. Même si le vélo est particulièrement sale, voire boueux. Car l’eau ainsi projetée peut s’infiltrer partout. On peut toutefois utiliser un tuyau d’arrosage, mais en séchant le vélo immédiatement.
Il existe beaucoup de produits pour laver un cadre. A appliquer avec une éponge. Sachez que nombre de mécanos d’équipes pro emploient tout simplement du liquide à vaisselle. Très efficace et peu cher. Bien rincer, et sécher avec un chiffon sec en coton.  Les jantes, selle, cintre, guidoline seront nettoyées de la même manière.
 La finition
On peut terminer la toilette du cadre (plus la tige de selle, les manivelles) en y passant un polish, avec un chiffon sec. Outre que ce lustrage donne une belle finition au cadre (aspect neuf !), il évite le dépôt des poussières. Bien entendu l’utilisation de ce type de produit est à proscrire pour les roues et principalement les pistes de freinage; on comprendra pourquoi.
13 – Cas particulier de la boîte de pédalier
Autre conseil important. L’oubli de la vérification suivante peut entraîner un réel désagrément si on ne le fait pas: le nettoyage des passages de câbles sous la boîte de pédalier. Il arrive souvent que le contenu des bidons gicle et s’écoule le long des tubes du cadre, du fait des secousses provoquées par l’état de la chaussée ou le simple balancement du vélo en danseuse: bouchon pas assez fortement serré, valve servant à boire non repoussée. S’il s’agit de boissons (très) sucrées, les coulures en séchant se concrétisent sous le cadre et principalement sous la boîte de pédalier par une couche de « colle » qui perturbe fortement le glissement des câbles, quand ceux-ci ne sont pas spécialement protégés comme c’était le cas jusqu’à présent. Le problème semble réglé pour les nouveaux cadres « intégrés » prévu autant pour les transmissions électroniques que mécaniques.
Ayant omis quelque temps de vérifier l’état du dessous de la boîte de pédalier, j’en ai fait l’amère expérience: mes plateaux et vitesses passaient très mal, la chaîne ne tombait pas « pile-poil ».
 La transmission
Passons maintenant à la transmission dans son ensemble. D’une manière générale, on utilise un dégraissant pour les plateaux, la cassette, la chaîne et les galets.
La chaîne
Tout d’abord la chaîne. Avoir une chaîne propre est loin de n’être qu’esthétique. C’est le gage d’une bonne fluidité de la transmission. De plus, une chaîne propre use moins les pignons des plateaux et de la cassette, ainsi que les galets. Si la chaîne est particulièrement encrassée (poussière, mais aussi sable, boue, infimes particules métalliques résultant de l’usure des matériaux), l’emploi du petit outil présenté sur la photo ci-dessous facilite bien les choses. Très pratique pour nettoyer l’intérieur des maillons. Peu coûteux, cet appareil fait circuler la chaîne entre 3 petits rouleaux de crins; c’est un peu le principe des grosses machines installées près des stations d’essence pour nettoyer les voitures. On verse dans le réservoir le liquide dégraissant et on tourne les pédales. Au bout de quelques tours de manivelle, le résultat est probant. Il n’y a plus qu’à sécher la chaîne et passer un lubrifiant.



Toutefois, quand la chaîne est encore relativement récente et régulièrement entretenue, il est déconseillé de passer un dégraissant; ce type de produit assèche trop. Un simple et léger passage de chiffon suffit. Si, en passant le doigt sur la chaîne, on constate qu’il y a encore un peu de lubrifiant, on évite d’en rajouter. Il faut savoir qu’une chaîne neuve est livrée dans sa boîte en étant lubrifiée d’origine. Donc, inutile de rajouter de l’huile.
 Pour la bonne saison (température agréable, routes sèches), ce traitement de la chaîne est généralement suffisant. Mais si nécessaire, on appliquera sur la face interne de la chaîne une mince couche de lubrifiant classique (huile légère, fluide), ou avec protecteur de surface au Teflon, ou une cire liquide (laisser bien sécher quelques minutes avant d’aller rouler), ou encore un lubrifiant sec à base de paraffine. Ce dernier a l’avantage d’assurer une bonne propreté de la trasmission, et retient très peu la saleté. 
Pour des conditions moins agréables (hiver, pluie, neige), le problème est différent: utiliser un lubrifiant plus épais (huile temps humide, plus adhérente) après avoir bien nettoyé la chaîne avec un chiffon, ou l’avoir dégraissée en cas d’encrassement important.
 Les éléments tournants de la transmission
On peut aussi utiliser une petite brosse  – une vieille brosse à dents par exemple – pour nettoyer au plus près plateaux, cassette et galets. Le démontage des galets permet de les nettoyer parfaitement. Attention lors du remontage: nettoyer le sens de rotation qui est indiqué par une flèche (en tout cas sur certains modèles). A noter que les galets sont à changer lorsqu’ils ont du jeu
.
Les cassettes, ça s’use, surtout celles en matériau léger (ergal, notamment). L’acier et le titane sont plus résistant. Les chaîne ont également une durée de vie. Il y a 20 ans, on pouvait tourner de nombreuses années avec les mêmes cassette et chaîne. Aujourd’hui, ce n’est plus possible, allégement des matériaux oblige. Bien penser à monter une chaîne neuve quand vous changez de cassette. Autrement, ça ne va pas le faire.

Que ce soit pour installer une cassette neuve ou changer de cassette (par exemple, montage d’une cassette « montagne » en prévision de l’escalade de grands cols, à la place de celle utilisée habituellement), beaucoup de pratiquants opèrent eux-mêmes. Il suffit de disposer d’un  »fouet » (terme, dans le jargon cycliste, désignant la grosse clé ci-dessus munie d’un bout de chaîne pour desserrer la cassette en place), et du boulon adapté au type de cassette utilisée (en haut de la photo, pour Shimano; en bas, pour Campagnolo).